Journal fictionnel d’un vandale -4- 🔞

Cher petit journal,

Me font bien sourire certains graffito-vandales avec leurs :« Since 1990…2000 ».

Je vais te dire mon Since. Moi parler vandale. Moi, fange de la fange.

Since 1977, le 17 juin à 14 heure précisément.

Le tout premier truc connu que j’ai vandalisé est la chatte de ma matrice.

Je veux dire, elle me l’a tellement rabâché, l’accouchement, tout ça, tout ça… Clairement inadapté, culpabilisant et pervers d’aller dire ça à un gamin…

Je suis né en vandalisant. Avec le recul, ma matrice est une telle garce que je ne regrette pas alors les Since…

Since quoi? Ensuite, Il y a eu les fugues, fallait bien que je m’occupe, j’ai poursuivi.

Vers 10 ans, j’ai commencé par gratter les murs en décollant par plaques leur peinture. Satisfaction. Maintenant ils appellent ça le post-vandalisme, et je ris à m’en pisser dessus.

Ça créait des motifs bizarres. Je touchais ignorante à l’abstraction en retirant toutes traces possibles de réalité. Parfois je retournais sur le même lieu, juste pour poursuivre « l’ouvrage », la peinture étant plus friable, le mur plus facile à travailler. Ça me libérait.

Les retours en matrice étaient si durs. Heureusement que j’avais mon vandalisme oui!

J’ignorai que j’étais un vandale. J’étais Pur. J’actais juste quelque chose qui faisait parti de moi profondément. Je n’ai pas choisi un jour, une décennie ou un siècle en particulier en mode « tiens aujourd’hui je deviens vandale ». Peut-être que je suis tout simplement un précoce du vandalisme..?

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Mon vélo et moi, nous en avons fait des kilomètres…

Par la suite, le savant combo œuf-farine a fait ses preuves, sérieux? Tu crois que je savais ce qu’était un spray de peinture? Mais stp, le vandalisme est antérieur à l’invention de la peinture, je t’en foutrais des Since…

Bref, j’ai vandalisé la chatte de ma matrice et j’ai crié, j’étais vivant.

Ton bien cher Pur.

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